FECAFOOT : Les détails du contrat Coq Sportif dévoilés ? - Allez Les Lions
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FECAFOOT : Les détails du contrat Coq Sportif dévoilés ?

Le 1er juillet 2022, la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT), via un communiqué, annonçait la fin de sa collaboration avec l’équipementier le Coq Sportif.

Une décision qui prendra effet dès la fin de la Coupe d’Afrique des Nations féminine que dispute actuellement les Lionnes au Maroc. La firme française, qui habillait les Lions indomptables depuis 2019, n’a pas tardé à réagir via les réseaux sociaux. Elle s’est dit choquée par cette résiliation unilatérale qui, selon eux n’avait donné lieu à aucune concertation. Une plainte à laquelle Samuel Eto’o et sa clique ont répondu par l’annonce officiel de la recherche d’un nouvel équipementier pour les sélections nationales du Cameroun. Il est également mentionné dans la note que l’équipementier devra tenir compte de l’échéance Coupe du Monde 2022. Que s’est-il passé pour qu’on en arrive au divorce entre les deux entités ? 

Les dessous d’un partenariat au rabais 

A son arrivée à la présidence de la FECAFOOT, Samuel Eto’o annonçait son envie d’entretenir de bonnes relations et de continuer à travailler avec avec Le Coq Sportif. Des déclarations qui n’avaient pas été du goût de l’opinion, qui milite depuis des années pour un nouvel équipementier. Toutefois, les bonnes intentions des premiers jours à la Fédération vont vite s’estomper. Rémy Ngono, journaliste consultant à Radio Foot International sur RFI, a dévoilé il y a quelques jours des éléments d’informations qui ont conduit au divorce.  

Tout commence en décembre 2018. Puma, équipementier des Lions depuis 20 ans, ne souhaite pas reconduire son partenariat avec les sélections nationales camerounaises aux mêmes conditions qui encadraient celui qui vient de s’achever. La firme allemande mettait en exergue le fait que l’équipe nationale du Cameroun était rentrée dans le rang et ne faisait plus partie des ogres africains. L’absence du Cameroun à la Coupe du Monde Russie 2018 n’aura rien arrangé. Alors que la FECAFOOT émargeait à plus 1,3 milliard de FCFA (environ 2 millions d’euros) par an chez Puma, l’instance faîtière du football camerounais s’est vu proposer la somme de 600 millions de FCFA (914.000€) au moment du renouvellement. L’ancien président de la FECAFOOT viendra tout de même affirmer que que la firme allemande proposait bien moins que Le Coq Sportif.

L’avantage, non négligeable, que proposait Puma était la mise à la disposition des équipements sportifs pour l’ensemble des catégories des sélections nationales. Il est important de noter que Puma n’avait pas anticipé le renouvellement de son contrat avec la Fédération car elle attendait le prochain exécutif élu, ne souhaitant pas négocier avec le comité normalisation à l’époque dirigé par Me Dieudonné Happi. Le 12 décembre 2018, Seidou Mbombo Njoya est élu président de la FECAFOOT. Les hostilités pour la recherche d’un nouvel équipementier pouvaient commencer. Début 2019, Seidou Mbombo Njoya se rend en France pour négocier avec Puma mais annonce ne pas être parvenu à un accord.

Une idée derrière la tête ? Peut-être. Toujours est-il qu’il rencontre également les dirigeants du Coq Sportif, seul, comme à son habitude. Une réunion qui conduira, le 19 avril, à l’annonce du futur partenariat entre le Coq Sportif et la FECAFOOT par Yannick Noah.

Yannick Noah qui pour le coup est l’un des propriétaires de la marque depuis sa victoire à Roland Garros en 1983 et qui aurait naturellement joué des coudes pour que le partenariat se matérialise. Le 20 juin de la même année, Mbombo Njoya annonce avoir signé un pré contrat avec Le Coq Sportif à des conditions très favorables pour le Cameroun. Mais lesquelles ? On n’en saura pas beaucoup plus. Toujours d’après le consultant de RFI, le Coq Sportif offrirait environ 290 millions de FCFA (442.000€) dans son contrat le liant à la FECAFOOT. Une somme dérisoire à côté des 600 millions qu’offrait Puma pour prolonger son bail. Alors pourquoi signer un tel contrat défavorable pour la Fédération et ses équipes ? Des rétrocommissions ? En tout cas, c’est la thèse développée par Rémy Ngono. Au-delà du contrat en lui-même, le Coq Sportif s’engageait à ouvrir deux boutiques dont une à Yaoundé et une autre à Douala. Elles devaient permettre aux populations locales de s’offrir le maillot de leur équipe. Cependant, ce projet ne verra malheureusement jamais le jour. Les boutiques ne sont pas sorties de terre. La seule façon de se procurer le fameux maillot est de se rendre au village de Noah. Curieux quand on ignore les contours du partenariat mais surtout s’il a reçu un mandat pour vendre les produits dérivés des Lions indomptables. 

Les relations entre Coq Sportif et FECAFOOT vont peu à peu commencer à se détériorer. Sur les 290 millions de FCFA que le Coq doit verser à la Fédération, cette dernière n’en aurait reçu que 100 millions pour le moment. Une situation que Samuel Eto’o ne veut certainement pas voir perdurer, tant il voit grand pour sa fédération. Des relances ont été faites pour solder la facture mais sans succès. Malgré une mise en demeure du Coq par le président de la FECAFOOT, il y a un mois et demi, rien n’a bougé. Le Coq essaiera tant bien que mal de s’expliquer en stipulant qu’il avait été convenu avec l’ancien président que les paiements seraient échelonnés. Samuel Eto’o, qui ne l’entend pas de cette oreille, a donc décidé de prendre les devants et de rompre le contrat avec l’équipementier.  

Au-delà des clauses du contrat qui restent à ce jour obscures, c’est l’exécution de ce partenariat sur le plan pratique qui a très souvent posé problème. La FECAFOOT a enregistré un manque cruel d’équipements, le partenariat n’encadrant que l’équipe des Lions A. Nous avons encore en mémoire un Rigobert Song arrivant à une séance d’entrainement de l’équipe nationale U23 en stage en Hongrie, avec un sweat Puma et un jogging Le Coq Sportif.

Rigobert Song, sélectionneur de l’époque des U23, vêtu d’un sweat Puma et d’un jogging Le Coq Sportif



Une image qui avait secoué la presse camerounaise en octobre en 2019. Le Ministère des Sports avait d’ailleurs demandé des explications à la FECAFOOT autour de cet imbroglio pour y voir plus clair. Plus récemment, les Lionnes, actuellement en compétition au Maroc, ont dû attendre les toutes dernières heures précédant leur entrée en lice pour disposer des équipements. Des équipements qui s’avèreront inadaptés en termes de taille mais surtout, on constatera qu’il ne s’agit pas de la dernière version du maillot du Cameroun, mais de la précédente. On se souvient que quelques jours plus tôt, le 25 juin 2022, l’équipe nationale féminine du Cameroun affrontait la France avec un ancien modèle (datant de 2019) du maillot de la nouvelle ère Coq Sportif – Cameroun. Des tuniques taille XXL visiblement plus adaptés aux hommes. Incompréhensible ! Autant de situations qui ont également motivé Samuel Eto’o à mettre fin au partenariat avec l’enseigne française. 

Colette Ndzana et son maillot trop grand face à la France

Le Coq Sportif fait de la résistance  

Malgré les relations tendues avec la FECAFOOT, l’équipementier français n’a aucune intention de quitter la table et n’entend pas accepter une résiliation sans contre-attaquer. En effet, on a pu observer ses derniers jours que le Coq Sportif a pris la parole à plusieurs reprises pour encourager et les Lionnes avant leurs matchs. De plus, il a déjà confectionné les tuniques, homologuées par la FIFA, que les coéquipiers de Vincent Aboubakar étaient censés porter pour le Mondial Qatar 2022. 

En outre, le Coq sportif a indiqué se réserve le droit de poursuivre la Fédération Camerounaise et tout équipementier qui essaiera de marcher sur ses plates bandes en sponsorisant les Lions.

Qu’adviendra-t-il ? Est-ce une nouvelle bataille juridique qui s’annonce ? C’est une issue qui n’a pas souvent sourit à la FECAFOOT ces derniers temps… Affaire à suivre. 

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