Les Lionnes Indomptables U20 vont entrer en lice dans la Coupe du Monde, Colombie 2024 face au Mexique ce samedi 31 août à 21H. Nous sommes allés à la rencontre du sélectionneur par intérim des coéquipières de Lamine Mana en vue de savoir quelles sont ses ambitions pour ce premier tournoi historique pour le Cameroun dans cette catégorie. Trouvez dans cet article, l’intégralité de notre échange.
Journaliste : Bonjour coach Hassan Balla, merci de nous accorder cette interview à quelques temps de votre entrée en lice dans cette Coupe du Monde U20.
Hassan Balla : Bonjour, merci Claude Stéphane, merci à votre média web pour le bon travail que vous faites. J’espère qu’on aura une belle interview.
Journaliste : Comment vous êtes-vous senti après cette première qualification historique des Lionnes U20 à la Coupe du Monde après moult échecs ?
Hassan Balla : C’est venu avec beaucoup de satisfaction, je ne peux pas cracher là dessus, comme vous l’avez dit, c’est une première fois, c’est historique et je suis vraiment content de cette qualification. Maintenant, nous sommes passés à autres choses, on essaie d’envisager faire un parcours honorable.
Journaliste : Comment trouvez-vous votre groupe depuis le tournoi de l’UNIFFAC, les qualifications jusqu’à présent ?
Hassan Balla : Comme je dis, mon groupe est très homogène. C’est des filles que tout le monde n’attendait pas à ce niveau. Moi, ma satisfaction c’est que les filles ont tout donné ce qu’il fallait pour cette qualification. Jusqu’à présent, je continue à leur tirer un coup de chapeau. Si on s’est qualifié, c’est naturellement grâce à elles qui ont tout fait pour qu’on se qualifie. Le discours, il était simple. On partait pour la qualification, c’est ce qu’on leur a dit. On savait que ça n’allait pas être compliqué, tous les matchs n’étaient pas faciles, surtout à notre entame. Face au Bostwana, ce n’était pas facile à Douala. On a mesuré cette qualification à partir du match retour, les filles ont compris que nous ne sommes pas là pour faire du n’importe quoi, nous sommes là pour nous qualifier pour la Coupe du Monde. Ensuite, on a croisé le Kenya dont la plupart des joueuses étaient dans l’effectif qui a éliminé les Lionnes A. On avait vraiment à cœur de battre cette équipe. Dans l’ensemble, les filles ont écouté le discours qui était simple et ensembles nous avons créé un fonctionnement qui nous a permis d’aboutir à la qualification à la Coupe du Monde U20, Colombie 2024.
Journaliste : Comment avez-vous essayé de préparer les rencontres face aux équipes de votre groupe (Mexique, Colombie et Australie), surtout au niveau du plan technico-tactique ?
Hassan Balla : C’est tout à fait normal d’observer au préalable les adversaires qu’on a à affronter. Comme vous avez pu le voir, on a essayé de visualiser des vidéos de nos différents adversaires. On a le Mexique, qui a un football basé sur la possession un peu comme l’Égypte. Vous savez, les équipes maghrébines, européennes et asiatiques et quelques de l’Amérique aiment jouer à balle, elles ont peu de transitions rapides. Elles préfèrent plus la possession axée sur le placement dans le jeu. On a observé l’Australie qui a à peu près notre style de jeu basé sur l’attaque rapide et les transitions rapides. Je pense que nous avons les arguments pour répondre. Nous avons travaillé sur nos forces et c’est avec celles-ci que nous allons essayer de battre ces différentes équipes et essayer au maximum possible de se qualifier au second tour. Le désir aussi est d’aller le plus loin dans cette compétition. Vous savez, ça va être compliqué mais ce n’est pas impossible. On dit souvent, impossible n’est pas camerounais. Moi j’ai confiance en mes filles et je pense qu’on fera une belle compétition.
Journaliste : Comment avez-vous fait pour sélectionner les joueuses évoluant à l’extérieur et trouver trouver l’équilibre parfait avec les joueuses locales ?
Hassan Balla : On a essayé de regarder un peu partout, les filles qui peuvent nous aider dans différents compartiments. Le fait c’est de ne pas être professionnelle mais de répondre à ce qu’on attend. C’est pas parce que je joue en France par exemple que je vais automatiquement arracher une place. Tu peux le faire si tu as le niveau, si tu joues mieux que celles qui sont là. Vous savez le football n’est pas quelque de chose des noms, c’est parce que je joue dans tel club que je vais venir jouer. Ça se joue au stade, c’est à toi de présenter quelque chose qui peut amener l’équipe vers le haut. Vous ne pouvez pas venir avec le nom et être sûre que vous allez jouer, il faut travailler. On a quand même essayer de prendre les filles selon les besoins et les manquements qu’on a constaté et surtout les filles qui allaient aisément assimiler les données tactiques (ce qui a été fait) et les stratégies mises en place. Notre souhait était des joueuses qui allaient répondre à nos attente afin de faire une belle sélection. Vous savez dans la sélection, c’est les meilleures qui jouent. Les 21 joueuses que j’ai conservées, avec ce mélange des joueuses locales et évoluant à l’étranger, constituent le groupe parfait que nous recherchions. Je n’avais pas le besoin d’avoir un quota pour les joueuses locales ou étrangères, mon souci étaient d’avoir les meilleures. Si j’avais eu 21 joueuses évoluant à l’étranger qui étaient meilleures, j’aurai fait ma sélection de cette manière et vice-versa.
Journaliste : Pourquoi vos matchs amicaux étaient-ils contre des garçons au Cameroun ?
Hassan Balla : Déjà dans mes habitudes, je fais me préparations avec les garçons. Et j’ai vu, qu’au niveau de l’intensité les garçons sont mieux. Mon ambition est de mettre en place une équipe puissante et physique. J’ai réalisé que les forces de mes filles sont beaucoup plus à ce niveau, c’est la raison pour laquelle j’ai voulu travailler ça d’avantage. Vous avez vu par la suite notre match d’au-revoir face à Lekié FF, les filles ont eu une intensité accentuée qui a porté ses fruits très rapidement.
Journaliste : Comment avez-vous trouvé votre groupe lors deux matchs de préparation après que vous ayez enfin jumelé les locales et étrangères ?
Hassan Balla : En tant que coach, j’ai été très satisfait de la progression de notre équipe lors des deux matchs de préparation. Jumeler les joueuses locales et celles évoluant à l’étranger a été un défi, mais également une belle opportunité. D’un côté, les joueuses locales apportent une connaissance profonde du style de jeu camerounais, ainsi qu’une grande détermination et un esprit d’équipe remarquable. De l’autre, les joueuses internationales ajoutent une expérience précieuse et une technique raffinée, acquises dans des environnements compétitifs. Lors des matchs, j’ai observé une belle synergie se développer. Les locales ont su s’adapter et intégrer les stratégies des étrangères, tandis que ces dernières ont montré une réelle volonté de comprendre et de s’aligner sur notre vision de jeu. Nous avons encore des aspects à peaufiner pour atteindre une homogénéité parfaite, mais je suis convaincu que cette diversité nous rendra plus forts. L’esprit de camaraderie et la volonté d’apprendre les unes des autres sont des atouts majeurs pour cette Coupe du Monde U20.
Journaliste : Avec ce nouvel effectif qui a montré un beau visage lors des deux matchs de préparation, coach pouvons-nous rêver du dernier carré et écrire encore plus l’histoire ?
Hassan Balla : Il est tout à fait légitime de rêver du dernier carré, surtout après avoir vu notre équipe se souder et progresser lors des deux matchs de préparation. La dynamique entre les joueuses locales et celles évoluant à l’étranger est prometteuse. Nous avons montré une belle cohésion sur le terrain, et je pense que cette synergie peut nous porter loin. Les matchs nous ont permis d’identifier nos forces et nos axes d’amélioration, et nous avons travaillé et continuons de travailler d’arrache-pied pour optimiser notre jeu. Bien sûr, le chemin vers le dernier carré sera semé d’embûches, mais avec la mentalité et l’engagement que j’ai vus, je suis convaincu que nous avons le potentiel pour écrire une nouvelle page de l’histoire du football camerounais. La clé sera de rester concentrés, unis et d’aborder chaque match avec détermination.
Journaliste : Merci coach pour cette interview et bonne coupe du monde U20.
Hassan Balla : Merci Stéphane et merci à votre média Allez Les Lions.
