Décidément la Fécafoot ne lésine pas sur les moyens pour récupérer les joueurs issus de sa diaspora. Lors du dernier regroupement des Lions en Corée du Sud, 13 des 26 joueurs convoqués par Rigobert Song étaient nés ou ont grandi à l’étranger.
L’image est forte. Pour la première fois de son histoire, 8 joueurs nés en France faisaient partie des Lions indomptables convoqués pour des matchs, préparatifs à la Coupe du monde : Devis Epassy, Christopher Wooh, Jean Charles Castelletto, Enzo Ebosse, Olivier Ntcham, Bryan Mbeumo, Georges Kevin Nkoudou, Karl Toko Ekambi (absent sur blessure). A côté de ces français de naissance, nés de parents camerounais, cinq autres présélectionnés ont grandi hors du triangle national. Il s’agit de Simon Ngapandouentbu, André Onana, Oumar Gonzalez, Gaël Ondoa et Jean Pierre Nsamé.
Seulement la moitié de l’effectif de Rigobert Song a été licencié de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) avant leurs départs pour l’étranger. Dans cette catégorie de joueurs formés au Cameroun, on retrouve : Nicolas Nkoulou (KSA), Fae Collins (Fc Bamenda), Olivier Mbaîzo (Rainbow Fc), Darlin Yongwa (Ecole de football des Brasseries du Cameroun), Jean Junior Onana (Nkufo Academy), Kunde Malong (Best stars de Limbe), Noho Tolo (Rainbow de Bamenda), Samuel Oum Gouet (Apejes de Mfou), Martin Hongla (Kufor Academy), Georges Mandjeck (KSA), Moumi Ngamaleu (Musango Fc de Yaoundé), Léandre Tawamba ( Aigle Royal de la Menoua) et Vincent Aboubabar (Coton sport).
Il est bien loin l’époque où le Cameroun pouvait débarquer en Coupe du monde avec un effectif de joueurs formés à 100% au Cameroun, comme ce fut le cas lors du mondial espagnol de 1982. Avec seulement six professionnels dans ses rangs, le Cameroun pouvait s’enorgueillir d’avoir un championnat de première division très compétitif.
Les joueurs expatriés à cette expédition avaient pour noms : Bell Joseph Antoine (Africa Sport d’Abidjan), Michel Kaham (Stade Quimpérois), Paul Bahoken (As Cannes), Roger Milla (Bastia), Aoudou Ibrahim (As Cannes), Jean Pierre Tokoto (Jacksonville Tea Men). Faut-il le rappeler, cette équipe du Cameroun qui découvrait la phase finale d’une Coupe du monde est rentrée d’Espagne avec trois points : nuls contre le Pérou (0-0), la Pologne (0-0), l’Italie (1-1), futur vainqueur de ce mondial.
Depuis plusieurs décennies, la tendance a radicalement changé. Le niveau global du football local ne cesse de régresser. La dernière victoire d’un club camerounais en compétition africaine interclub remonte à 1981. La faute est due en partie à l’exode prématuré et massif des joueurs et à un manque criard de formation de jeunes. Empêtrée dans les éternels problèmes juridiques depuis 12 ans, la Fécafoot a très peu organisé les championnats de catégorie jeunes.
Le constat est clair. En manque de joueurs talentueux sur le territoire national, capable de soutenir le rythme des matchs internationaux à haute intensité, le staff technique des Lions va continuer à se retourner vers les binationaux. Soulignons dans cette optique, que les joueurs comme Evan Ndicka (Eintracht Francfort), Brandon Soppy (Atalanta Bergame), Sacha Boey (Galatasaray), Hugo Ekitiké (PSG), Youssoufa Mokoko (Dortmund) peuvent beaucoup apporter aux Lions indomptables.
Réflexion. A quoi aurait ressemblé l’équipe nationale de football du Cameroun, si la bande Kylian Mbappé (France), Aurélien Tchouameni (France), William Saliba (France), Breel Embolo (Suisse), Anthony Elanga (Suède), n’avait pas décidé d’évoluer vers d’autres cieux ?