Grâce à ses belles prestations avec l’Eintracht Francfort, les portes de la sélection nationale de football du Cameroun doivent lui être ouvertes. Mais est-ce que le polyvalent défenseur Franco-camerounais de 22 ans est prêt pour changer de nationalité sportive?
Evan Ndicka. Son nom ne dit peut-être pas grand-chose au public sportif camerounais, mais tôt ou tard, ils entendront parler. Formé à l’AJ Auxerre, en France, Evan Ndicka a rejoint l’Eintracht Francfort et la Bundesliga en 2018. Depuis, le défenseur central s’est imposé comme une valeur montante du championnat allemand, avec des prestations remarquées, et ce depuis maintenant trois saisons, disputant notamment 122 matchs, pour huit buts.
Le Franco-camerounais est face à un énorme dilemme. Evan Ndicka. Le défenseur axial gauche, qui peut jouer latéral gauche et milieu défensif, a eu l’occasion de se montrer quelquefois avec les espoirs français, après des matches chez les U17 et U20. Malgré ses 21 apparitions en Bundesliga cette saison pour trois buts, le jeune joueur semble encore un peu tendre pour que Didier Deschamps lui fasse confiance dans un futur proche.
Il devra s’imposer avec son club puis se révéler dans une grande équipe européenne pour connaître un jour la fierté de revêtir le maillot frappé du coq et des deux étoiles de champion du monde. Or, au vu de son potentiel, il pourrait directement bousculer la hiérarchie chez les Lions indomptables. Lui qui possède un profil différent de tous les autres défenseurs centraux.
Approché quelques fois par le staff technique des Lions, Evan Ndicka s’est montré très peu enthousiaste. Si pour certains joueurs binationaux, la possibilité de choisir d’évoluer entre deux sélections nationales est synonyme de liberté, pour certains cela est profondément angoissant. C’est la situation que vit Evan Ndicka.
Si douter est, certes, sain, mais trop hésiter peut devenir un véritable handicap, lorsque cela vous mène à ne plus prendre de décision, de peur de jeter son dévolu sur la mauvaise option, et par suite de toujours repousser au lendemain les choix importants.
Le parfait exemple pour illustrer cela, c’est le cas du Franco-camerounais David Ngog qui a pris sa retraite en 2019 dans l’anonymat total à 30 ans, sans s’être donné un temps de réflexion limité dans le temps pour son choix de carrière internationale. Approché par le Cameroun, à la veille du mondial Sud-africain de 2010, le joueur formé au PSG avait demandé aux autorités en charge du football camerounais, un temps de réflexion, qui fut malheureusement sans fin.
Qui fera comprendre à Evan Ndicka, que dans un sport comme le football, la possibilité d’accéder à une équipe fanion de l’envergure de celle du Cameroun (cinq fois champion d’Afrique et sept participations au Mondial) est quasiment toujours un objectif valorisant pour la carrière d’un sportif. C’est connue de tous, la participation aux compétitions internationales donne de la visibilité et valorise forcement du point de vue sportif et économique.
Avec une équipe du Cameroun en pleine reconstruction, dans la perspective des barrages de la Coupe du monde face à l’Algérie et éventuellement du Mondial qatari, il revient à Evan Ndicka, qui est considéré par des observateurs comme le nouveau Abidal, de manifester son intérêt pour les Lions. La balle est dans son camp.
