Dans une interview accordée à RSI, le président de la Fédération camerounaise de volleyball analyse les chances des camerounaises au championnat du monde, où elles évolueront dans le groupe du Pays-Bas, de la Belgique, du Porto Rico et du Kenya
Quel est votre sentiment après le tirage au sort du championnat du monde et surtout la poule du Cameroun ?
C’est un sentiment assez mitigé. Nous sommes contents d’une part parce que nous avons déjà une visibilité et d’autre part, nous sommes inquiets parce que nous sommes dans une poule assez relevée. Mais, c’est ça le sport. Nous allons travailler pour nous en sortir.
Quand vous parlez de visibilité, vous faites allusion à quoi Président?
Lorsque je parle de visibilité, cela veut dire que nous pouvons déjà programmer nos activités. Nous savons déjà contre qui nous allons jouer. Donc, les coaches ont désormais matière à réflexion. Cela nous donne de la visibilité sur le plan d’action de la Fecavolley et de la visibilité sur le projet de l’équipe nationale.
On sait quand même que le Cameroun est habitué à cette compétition depuis 2014. Est-ce qu’il y aura une façon particulière d’aborder ce rendez-vous de 2022 ?
On ne peut pas être habitué aux compétitions. Chaque compétition a ses réalités. Ce ne sont pas toujours les mêmes personnes. Ce n’est pas le même environnement. Ce ne sont pas les mêmes enjeux. Donc, à chaque fois, nous avons le même stress. Ce d’autant plus qu’au-delà du jeu, il y a l’enjeu. Nous représentons un pays. Nous sommes des ambassadeurs d’un pays et on se dit toujours qu’il faut représenter valablement les couleurs de notre pays. Nous sommes toujours stressés, inquiets à la veille de ce type de compétition. Car, on se pose beaucoup de questions pour la réussite du groupe. Donc, il n y a pas d’habitude en matière de compétition. Si vous ne préparez pas bien la compétition, non seulement vous passerez à côté mais aussi vous allez afficher piètre figure.
Le groupe du Cameroun est assez relevé. Quelle est l’ambition de notre équipe nationale à cette compétition ?
Notre souhait est de nous qualifier pour le second tour. Mais, ce sera très difficile. Ce d’autant plus que nous jouons contre le pays organisateur. Nous jouons également contre l’Italie… Bref, tous nos adversaires sauf le Kenya ont un niveau relativement élevé en termes d’organisation et de pratique du volleyball au niveau mondial. Et vous êtes sans ignorer que nous avons perdu trois de nos meilleures joueuses. Nous sommes dans un environnement où nous ne pouvons affirmer que nous pourrons gagner deux ou trois matchs. De toutes les façons, nous allons à cette compétition pour montrer que le Cameroun a un projet. Il faudra jouer la tête haute et pourquoi ne pas gagner un ou deux matchs. Ce sera quelque chose de formidable.
Président, avec le départ des pièces maîtresses de la sélection nationale, au niveau de la politique fédérale, peut-on craindre pour ces départs ou alors ces départs seront compensés par les jeunes qui arrivent ?
Il faut être réaliste. On ne peut pas vous dire qu’on peut combler le départ de Nana, de Fotso et de Moma en un claquement de doigts. Ce n’est pas possible. Ce sera difficile. Mais, nous allons travailler. Nous avons encore cinq à six mois pour préparer l’équipe. Maintenant, quels sont les moyens que nous avons pour préparer cette équipe ? Les jeunes cadettes, Juniors et U-23 qui ont déjà de la consistance. On verra tout ce que nous aurons en termes de facilité pour pouvoir nous organiser. Par ailleurs, il faut aussi dire qu’il y a des anciennes qui sont en train de revenir. Il y a en occurrence Victoire Nama qui a annoncé son retour. Elle avait d’abord arrêté à cause de ses études aux Etats Unis. D’autres part, il y a des Binationales qui cognent à la porte de l’équipe. Nous avons par exemple une américano-camerounaise qui veut intégrer le groupe. Donc, nous sommes en train de travailler. Malgré le départ des cadors de l’équipe, avec une bonne préparation, nous n’allons pas peut être battre l’Italie, mais nous ferons une prestation à la hauteur de ce que nous voulons pour le volley-ball camerounais.
Est-ce qu’au niveau de la Fecavolley, on pense à un rapprochement auprès de Moma compte tenu de son âge (28 ans) et de sa forme actuelle au niveau du championnat Sud-Coréen ainsi que des autres joueuses ayant annoncé leur retraite pour un retour dans cette équipe?
Non ! Nous respectons la décision de Moma. Elle a fait le choix de partir. Je ne vois pas pourquoi nous devons être en train d’aller la dissuader. L’équipe nationale n’est pas une question d’obligation. C’est un Filling qu’on a envers sa nation. Lorsque quelqu’un vous dit qu’il ne peut plus jouer pour l’équipe nationale, vous n’avez pas à courir derrière la personne. Donc, nous n’allons effectuer aucune diligence pour nous rapprocher de celles qui sont parties. Nous respectons leur choix. Au contraire, nous allons chercher à avoir des enfants qui puissent, pas peut être joué à leur niveau mais qui pourront dans l’avenir combler leur départ.
Comment les choses s’organisent autour des éliminatoires de la Coupe du Cameroun ?
Ce sera un weekend très chargé. Nous avons neuf clubs en Dames et 10 clubs en messieurs qui s’affrontent au cours de ces éliminatoires de la Coupe du Cameroun. Les poules sont organisées. Chez les dames, nous avons trois poules et en messieurs, nous aurons également trois poules. A l’issue de cette phase de la compétition, les premiers de chaque poule et le meilleur deuxième par genre seront qualifiés pour les demi-finales. Les demi-finales des Dames se joueront ce dimanche 20 mars 2022. Nous programmerons les demi-finales messieurs plus tard tout simplement parce que nous n’avons pas notre gymnase de l’Ecole Nationale Supérieure des Travaux Publics à disposition. La coupe du Cameroun est une compétition de souveraineté. Donc, je profite de votre tribune pour inviter le public à venir regarder les matchs.