Samuel Eto’o, le président de la Fédération camerounaise de Football, a obtenu de son Comité exécutif, un délai de 72 heures pour décider de l’avenir du portugais à la tête des Lions indomptables. Mais a-t-il le pouvoir ?
Alors qu’on pensait le dossier Antonio Conceiçao clos, le Comité exécutif de la Fecafoot, réuni à session ordinaire ce mercredi à Limbe, a remis en débat l’avenir du sélectionneur des Lions indomptables. Dimanche dernier, sur les antennes de la CRTV, le ministre des Sports, Narcisse Mouelle Kombi, avait confirmé le maintien de Toni Conceiçao sur le banc des Lions indomptables, troisièmes de la Can 2021 à domicile.
« La priorité actuellement n’est pas de déstabiliser l’équipe en la décapitant, c’est-à-dire de couper la tête de l’entraîneur. La priorité, comme l’a dit le chef de l’État, c’est de remettre l’équipe au travail », avait alors déclaré le représentant du gouvernement. Une nouvelle que la Fédération camerounaise de football n’avait par la suite pas confirmée sur ses canaux officiels.
Trois jours plus tard, le Comité exécutif de la Fecafoot a spectaculairement repris la main dans cette affaire. Réuni à Limbe, ce mercredi 16 février, le Comité exécutif a pris la résolution de donner un « délai de 72 heures au président de la Fecafoot (Samuel Eto’o, donc) pour prendre une décision concernant l’avenir de M. Antonio Conceiçao.» La Fécafoot n’entend donc pas se laisser dicter sa conduite par sa tutelle, même si ce dernier détient les cordons de la bourse (et paye le sélectionneur).
A un peu plus d’un mois du barrage du mondial 2022 face à l’Algérie, voilà qui réintroduit de l’incertitude sur le sort du Portugais, validé en catimini en 2019 par le ministre des Sports après le limogeage du duo Seedorf-Kluivert, qui était arrivé sur le banc des Lions grâce l’influence d’un certain… Samuel Eto’o.
Mais jusqu’où peut aller Samuel Eto’o et son comité exécutif dans cette bataille ? Le décret N° 2014/384 du 26 septembre 2014 du chef de l’Etat qui réorganise les sélections nationales de football du Cameroun indique clairement ceci : la gestion administrative, sportive et technique des sélections nationales de football relevé de la compétence de la Fecafoot ; la gestion financière des sélections nationales de football est assurée conjointement par l’État et la Fecafoot sur la base des conventions et textes particuliers ; les ressources allouées par l’État aux sélections nationales de football constituent les deniers publics et sont soumis aux contrôles des organes compétents de l’État et les aspects liés à la sécurité des joueurs et des membres des structures d’encadrement des sélections nationales de football incombe à l’État en collaboration avec la Fecafoot.